Sainte Catherine, église d’un monastère de clôture, a été réédifiée entre 1566 et 1596. Pendant longtemps le projet a été attribué à l’architecte Giorgio di Faccio, mais des études plus récentes ont montré qu’il faut attribuer l’œuvre à l’architecte florentin Francesco Camilliani et au constructeur milanais Antonio Muttone.
L’extérieur
L’église a deux entrées: la principale donnant sur Place Bellini, la secondaire sur Place Pretoria. Les deux entrées sont précédées par un grand escalier.
L’intérieur
L’intérieur correspond au style de l’architecte Vignola, qui, travaillant surtout à Rome, suit les règles du classicisme et les exigences de la contre-réforme catholique (le Concile de Trente venait de se terminer). Dans un style semblable ont été réalisés l’église de Sainte Catherine à Formiello (Naples), l’église du Jésus (Rome), la façade de l’église de Saint Georges des Génois (Palerme) et l’Abbaye de Saint Martin des Escaliers (près de Palerme).
L’intérieur se caractérise par une seule et vaste nef, pas très longue, et par un transept sur lequel s’insère la coupole. Sur chaque côté de la nef s’ouvrent trois chapelles.
La nef
A l’entrée se trouve le vestibule, agrandi en 1683, au dessus duquel il y a une tribune soutenue par deux colonnes torses ; elle servait à séparer l’entrée de la salle et devait être placée face à l’autel. Les fresques de la voûte, réalisés par A. D’Anna e F.Sozzi , représentent la rencontre entre Sainte Catherine, la Sainte Vierge et Jésus Christ ; sur les coins de la voûte il y a les vertus allégoriques.
La décoration de la salle est caractérisée par des mélanges de marbres polychromes qui furent appliqués aux parois entre la seconde moitié du XVII siècle et la première moitié du XVIII siècle. Le style simple et rigoureux de la fin de la Renaissance se transforma en un baroque chargé de symboles religieux ; les figures de la Renaissance ne disparaissent pas mais s’intégrant parfaitement dans la décoration de l’église. Selon le Cardinal Borromée, l’art, devait servir à raconter au monde entier les livres sacrés et expliquer l’importance de la foi.
Parmi les riches sujets des bas-reliefs en marbre des piliers il y a aussi les armes des deux familles (Bruno e Amato) qui ont financé la décoration des chapelles et qui comptaient des proches parmi les religieuses dominicaines du monastère. On remarque aussi le symbole de l’Ordre des dominicains: le chien tenant un cierge ou un bâton dans la bouche.
Sur la voûte le Triomphe de Sainte Catherine et la Gloire des Dominicaines, fresque de Filippo Randazzo, avec les stucs de Procopio Serpotta. En haut, sur les deux côtés de la nef, il y a des médaillons en stuc représentant la vie de Sainte Catherine. Sur la partie inférieure des piliers qui indiquent les chapelles, il y a la représentation symbolique de sujets bibliques et du répertoire marial.
Coupole et transept
La coupole a été bâtie seulement dans la seconde moitié du XVIIIème siècle d’après le projet de Francesco Ferrigno.
Le fresque de Vito d’Anna représente le Triomphe de l’Ordre des Dominicains. Aux 4 coins de la voûte il y a les allégories des continents.
Sur le côté droit du transept il y a l’autel consacré à Sainte Catherine d’Alexandrie, une véritable machine scénique baroque, pleine de symboles, entièrement décoré par un mélange polychrome de marbres réalisé d’après un projet d’Andrea Palma.
Au milieu la statue de Sainte Catherine d’Antonello Gagini (1534). A droite, la statue allégorique de la Force et à gauche la Prudence; en haut la Gloire de Dieu Père et les anges musiciens et un médaillon en haut-relief de G.B. Ragusa (1711-13).
Contre les quatre piliers qui soutiennent la coupole, les statues de Ragusa représentant les plus importants saints dominicains: Saint Dominique, Saint Pierre martyr , Saint Thomas et Saint Vincent Ferrer.
Presbyterium
Derrière le presbyterium il y a l’église intérieure dans laquelle les religieuse, inaperçues, prient ou assistent à l’office à travers de grandes fenêtres qui donnaient sur l’autel principal.
Toute église dépendant d’un monastère avait une église intérieure plus simple qui donnait, à travers le presbyterium sur l’église intérieure, selon les règles de la contre-réforme. Le faste et la grandeur de l’église extérieure devaient montrer la puissance de la papauté et pour Sainte Catherine en particulier l’origine noble des religieuses et le fait que l’église, placée au centre de la ville, devait être à la hauteur des lieux.
La balustrade du maître-autel a été dessinée par Giacomo Amato ainsi que le dallage. Derrière l’autel en pierres dures et agates grises et vertes il y a le tombeau de la mère abbesse Maria del Carretto(1598), qui commença les travaux de rénovation. Le fresque de la voûte est des frères Filocamo et représente l’âme qui va au paradis.
Au dessous du maître-autel la crypte : le cimetière privé du monastère.
Chapelles côté droit – Armes de la famille Bruno
1ère Chapelle - des Sept douleurs
2ème Chapelle – du Crucifix
3ème Chapelle - du « Carmine »
Chapelles côté gauche–Armes de la famille Amato
1ère Chapelle - de l'Immaculée Conception
2ème Chapelle - du Rosaire; à droite, Pie V bénit Andrea Doria
3ème Chapelle – de Saint Dominique; à gauche le bûcher des livres interdits; au milieu les massacre des Albigeois; la Vierge du Rosaire à droite.
bonne idée que ce blog consacré aux beaux monuments de Palerme.Travail bien documenté, bravo!
RispondiEliminaContinue ainsi, car il y a de la matière!
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